Association des anciens combattants du canton de Gavray-Section de Gavray

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11ème Régiment d'Artillerie de Marine

 
 
Historique du 11ème régiment d’artillerie de Marine.

 

L’héritage du 1er régiment d’artillerie coloniale.

 
Par deux fois dans son histoire, le 1er régiment d’artillerie coloniale a donné naissance au 11ème régiment d’artillerie coloniale, aujourd’hui 11ème régiment d’artillerie de Marine.

C’est d’abord dans les grandes restructurations de l’entre-deux guerres qu’apparaît pour la première fois dans l’ordre de bataille des troupes coloniales, le « 11ème colonial ».

Quel est cet héritage ? Qui sont ces hommes du régiment d’artillerie de la marine ?

Ils sont les bombardiers de la marine royale, les glorieux canonniers de la révolution et de Napoléon avant de devenir ces « Bigors », surnom donné par les marins des bâtiments sur lesquels ils embarquent pour des expéditions lointaines.

Depuis Lützen en 1813 où ils prirent, sous les ordres du colonel Edmond d’ESCLEVIN, une part prépondérante au succès de la bataille, jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, les noms de 12 batailles couvrent les soies de l’étendard du 1er de Marine.

Ainsi, ce sont plus de trente inscriptions qui ont été inscrites sur ce glorieux emblème au cours de son existence. Sebastopol en 1855, Le Mexique à deux reprises, en 1838 et 1863, et la Crimée sous le Second Empire, contribuent à sa renommée.

La gloire immortelle de Bazeilles en 1870, au sein de la division bleue, est depuis longtemps entrée dans l’histoire de l’Arme et également de la France.

Sous la IIIème République, les Bigors du 1er régiment d’artillerie de Marine participent activement à la conquête de l’empire colonial : Sontay et Langson en Indochine en 1883-1884, le Dahomey en 1892 et Madagascar en 1895 témoignent de sa vocation coloniale.

Devenu 1er régiment d’artillerie coloniale, il entre dans la grande guerre.

Deux nouvelles inscriptions ornent son étendard en témoignage des actions de cette unité : « Champagne 1915-1918 » et « La Somme 1916 ».

C’est cet héritage que reprend le 11ème de Marine le 5 mai 1929 lors de sa création à Lorient.

De la paix à la guerre.

Implanté en terre bretonne, le 11ème RAC est alors composé de cadres de retour de toutes les colonies et d’une majorité de bigors malgaches.

En 1932, il prend l’appellation de 11ème régiment d’artillerie coloniale lourde hippomobile. Il est armé par de vieux 155mm Scheider et des 105mm long. Ces deux canons issus de la première guerre mondiale.

Le jeune régiment s’entraîne au rythme des bruits de bottes venant d’outre Rhin et entame une montée en puissance qui l’amène au maximum de ses effectifs et de ses matériels en 1939.

Le 1er septembre 1939, le 11ème RACLH quitte Lorient pour rejoindre les autres unités du corps d’armée colonial (CAC) qui se déploie dans la région de Thionville. Utilisé comme artillerie dans les intervalles de la ligne Maginot, les batteries de tir vont fréquemment effectuer des tirs sur les contreforts au nord de la frontière et appuyer plusieurs offensives de l’infanterie.

Il exécute également des raids avec ses batteries légères de 105 afin de perturber les défenses allemandes déployées sur le territoire du Reich.

Tout l’hiver 39-40, ses tubes tirent sur tous les objectifs allemands dans des conditions climatiques très rudes.
Lorsque le front s’embrase le 10 mai 1940, les tubes du régiment crachent le feu sur les fantassins allemands et épuise ses munitions très rapidement. Comme l’ensemble du corps d’armée colonial, il reçoit l’ordre de se déplacer vers l’Ouest où il se regroupe vers le 27 mai dans la région de Vouziers et sur l’Aisne.


Il reçoit la mission d’appuyer de ses feux les 35ème et 36ème divisions d’infanterie. A partir du 4 juin et sous la constante pression de l’infanterie allemande, le régiment assure sa mission repoussant à plusieurs reprises les assauts allemands sur l’Aisne.

Le 8 juin, il détruit presque entièrement le 77ème régiment d’infanterie allemand qui tentait de traverser le canal de l’Aisne.

Encerclées à plusieurs reprises par des parachutistes, les batteries de tir se dégagent en faisant des tirs à débouché zéro sur les assaillants et poursuivent leurs actions de neutralisation sur les arrières ennemis.

Le 10 juin, il reçoit l’ordre de se replier vers le Sud Est avec l’ensemble du corps colonial. En 7 jours, il parcourt en ordre de combat plus de 300 kilomètres. Ses canons continuent d’appuyer les forces amies jusqu’au moment où il faut les abandonner, faute de munitions ou de chevaux pour les tracter.

Le 18 juin, sur l’axe de repli, la 10ème batterie du capitaine COUËTDIC se met en barrage face à l’avant-garde de la 6ème Panzer division pour protéger la retraite du 4ème groupe et du reste du régiment. Cette unité est citée à l’ordre de l’armée pour ce sacrifice qui emporte plusieurs Bigors mais permet au régiment de se dégager momentanément.

Le 22 juin, les restes du régiment se rendent aux forces allemandes. Il est dissout après avoir combattu de belle manière comme en témoignent les citations obtenues entre autres par les 10ème et 12ème batteries.

Pendant ces heures tragiques, son dépôt d’artillerie cache l’emblème du régiment et participe aux combats pour la défense de la ville de Lorient. Plusieurs officiers et Bigors y laissent la vie lors des combats des cinq chemins de GUIDEL.

En octobre 1945, le 11ème RAC est recréé à partir du régiment d’artillerie colonial de Levant (RACL) qui rentre auréolé de gloire de ses campagnes d’Italie, de son débarquement en Provence ainsi que de ses nombreux combats dans le couloir rhodanien et jusqu’en Allemagne.
Stationné en Allemagne dans la région de Bad Kreunach, il est dissout le 15 février 1946.


 
Le retour en Bretagne.

Une nouvelle fois, comme un recommencement de l’histoire, le 1er RAC de Melun redonne naissance, le 1er avril 1951, au 1er groupe du 11ème régiment d’artillerie de Marine dont la majeure partie de ses effectifs s’installe à Dinan et une batterie rejoint Lorient, sa garnison traditionnelle.

Composé d’appelés du contingent, il participe jusqu’en 1962 à la formation des personnels de la 3ème région militaire.
A partir de 1955, ses efforts de formation portent surtout sur les personnels d’artillerie à destination de l’Afrique du nord et prend l’appellation de centre d’instruction du 11ème régiment d’artillerie coloniale (1958).


Plusieurs milliers d’hommes sont formés dans ses rangs avant de rejoindre les unités engagées en Algérie principalement.

En 1963, il prend l’appellation de 11ème régiment d’artillerie de Marine. Il perd sa vocation d’unité d’instruction pour redevenir une unité d’artillerie complètement dédiée à l’appui feux.

Il appartient à la 11ème division aéroportée et à la 9ème brigade d’infanterie de marine, et de fait, intervient parfois loin de ses bases comme lors des événements de Djibouti en 1967.

Organisé à cette date en un sous groupement sol-sol de 105mm HM2 et de 105mm italiens, il possède également deux batteries sol-air avec de vieux matériels anti-aériens (quadritubes et 12,7mm et canons de 40mm bofors).

C’est la grande période de la guerre froide avec les exercices de grande ampleur et des périodes d’instruction intenses. La majeure partie des personnels est composée d’appelés du régiment mais on compte déjà dans ses rangs de nombreux engagés de retour des opérations d’Afrique du nord.

En 1977, dans le cadre des professionnalisations de certaines unités,le 11ème RAMa commence son recrutement et s’organise pour pouvoir assumer sa vocation d’intervention extérieure. Il est équipé de canons de 105mm HM2.

Trop à l’étroit dans les murs du quartier Du Guesclin et du quartier Beaumanoir, son déménagement vers le camp de la Lande d’Ouée est envisagé en 1978.

1978 à nos jours : le renouveau du 11 et le temps des opérations extérieures.

En 1978, le 11ème est toujours en cours de professionnalisation et deux de ses unités sont aptes à l’engagement extérieur. C’est l’époque des opérations au Tchad où le régiment engage à tour de rôle pendant plus de deux ans les 1ère et 2ème batteries de tir au sein de l’opération TACAUD.

La B1 est citée pour son action en 1978 lors des combats  d’Ati et de Djedda. Les tubes du 11ème RAMa appuient  coloniaux et légionnaires lors de nombreux accrochages comme ceux du Waddi Bitéa (B2), ou lors de combats plus rudes à Abéché en 1979.

1983. Les sables chauds du désert tchadien sont à peine oubliés que le régiment intervient avec la 9ème division d’infanterie de Marine sur un théâtre nouveau : le Liban et plus particulièrement Beyrouth. C’est l’opération DIODON.

Au sein de la force multinationale de sécurité, les 1ère et 4ème batterie participent pendant près de 6 mois au maintien de la paix et de la stabilité sur la capitale libanaise.
Le régiment est désormais entièrement professionnel et la volonté d’expansionnisme de la Libye ne laisse pas beaucoup de temps aux Bigors pour se remettre en condition opérationnelle car dès la fin de l’année 1983, les unités du corps interviennent dans le cadre de l’opération MANTA.
Déployées sur la ligne de contact, les sections de tir en mortiers de 120mm ou en 105mmHM2, occupent principalement les secteurs de Biltine, Moussoro et d’Abéché pendant plus d’une année complète.


A partir de 1984, le 11ème RAMa expérimente le dernier né des canons tractés : le TRF1.

Même si ses sections sol-air sont engagées en permanence sur l’opération EPERVIER au Tchad dès 1988, il profite de cette période relativement calme pour s’approprier le TRF1, le système de tir ATILA et le MISTRAL.
 
C’est un régiment moderne entièrement « pro » qui est désigné en 1990 pour assurer l’appui feux de la division DAGUET déployée contre les forces irakiennes.

Il participe à cette campagne avec ses trois batteries de tir, sa batterie sol-air répartie entre les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, et sa batterie de commandement et des services. Les 850 bigors appuient de leurs feux la progression de la division jusqu’à la conquête de la Ville d’As Salman en Irak en février 1991. Pour cette action, le régiment est cité à l’ordre de l’armée (TOE).
De 1993 à 1998, plusieurs unités sont engagées dans les Balkans, sur Sarajevo en particulier dans des missions de protection ou de logistique.
 
En 1994, la 3ème batterie sol-sol en mission en République Centre-Africaine intervient avec les éléments de l’opération TURQUOISE sur le sol rwandais. Ses mortiers de 120mm réduisent à plusieurs reprises les tentatives de pénétration des rebelles dans la région de Kibuyé. La B3 est citée pour son action lors de cette opération.


Depuis 1995, les unités du régiment sont engagées à tour de rôle dans l’ensemble de nos DOM TOM, sur les pays où sont implantées des forces pré positionnées et sur les théâtres d’opérations.
 
En 2003, l’alerte guépard est déclenchée et la 2ème batterie est projetée en République du Congo dans le cadre de la mission MAMBA. Ses tubes de 120mm et les observateurs participent à la sécurisation de cette région de l’Afrique.

Toujours en 2003, un nouveau système de tir, le système ATLAS, arrive au régiment et les postes de commandement travaillent pour en acquérir rapidement les rouages. Depuis 2002, différents éléments du régiment sont projetés sur le territoire de la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’opération LICORNE.
 
Lors du mandat 7 en octobre 2004, la 4ème batterie et des observateurs de la 3ème batterie sont déployées sur Bouakè au moment où les forces ivoiriennes bombardent les troupes françaises. Une équipe d’observation est prise sous ces tirs et l’officier observateur est blessé.
La 4ème batterie rejoint Abidjan après un raid blindé de 350 kilomètres et participent au retour au calme sur la capitale ivoirienne.

2008. Un nouveau théâtre est en cours.
L’Afghanistan sera dans quelques mois le nouveau terrain de combat des Bigors du « régiment de l’Orient ». Il leur faudra aussi prendre en compte le retour d’une unité sol-air équipée de SATCP et acquérir le service d’un nouveau canon : le CAESAR.

 



 Cliquez sur la vidéo pour entendre le chant militaire du 11ème Régiment d'Artillerie de MArine :
 



 

 

 


 

 

 

 

 

 





 

 

 
 

 


 

 

 

 

 


 

 
 

 

 



 

 


 

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