Association des anciens combattants du canton de Gavray-Section de Gavray

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La voie de la Liberté à Gavray



L'armée allemande, depuis l'Opération Cobra, n'est plus fixé sur le terrain. De nombreuses unités se sont faites enfermer dans la Poche de Roncey.
Pour celles qui réussissent à couper l'avancée américaine, c'est la fuite vers une autre ligne de front, mais il faut franchir la Sienne.

Quelques ponts, malgré les nombreuses attaques, permettent encore le passage de cette force en retrait et parmi eux celui de Gavray. C'est lui qui est l'enjeu de cette bataille.
L'aviation alliée, l'artillerie, vont tenter de le couper. Les habitants, les réfugiés, et les bâtiments vont en souffrir.

L'administration de l'Etat français fuit devant l'avance des Américains. La préfecture se pose un temps au manoir de la Chapelle à Lengronne et à St-André-du-Valjoie : quelques évênements vont concerner Gavray.

- les évênements de la libération de Gavray sont racontés par Mme Lebailly (Article "Opération Cobra" sur le même blog)



Mais il y a quelques faits supplémentaires :
- le 23 juillet 1944 : mitraillage sur la route de St-Denis-le-Gast.

- le 24 juillet 1944 : enfer au-dessus de nos têtes, des milliers des "forteresses volantes" passent.
2h du matin : des avions lancent des fusées éclairantes ; bombardement sur la Lande ; Mme Zilaire, blessée, mourra le lendemain.

- le 25 juillet 1944 : ronronnements d'avions, le bombardement dure 3/4 d'heure. Le carrefour de la route de St-Denis-le-Gast est atteint. Le tocsin sonne, il y a le feu chez Lemasson, le tocsin insiste. Mme Pons est blessée sous le porche de la boucherie, route de St-Denis. Mort de M. Courtel ; passage de Jacques Doriot.

- mercredi 26 juillet 1944 : mort de Mme Pons, blessée d'hier ; autour de nous ce n'est que des bombes et du mitraillages ; nuit de tourmente.

- jeudi 27 juillet 1944 : réveil brutal à 6h car les Allemands veulent mettre une auto de radio.

- vendredi 28 juillet 1944 : mitraillage et bombardement de plus belle. Ce ne sont que des foyers d'incendie. Un nombre incalculable de camions de munitions explosent. Dès 6h, c'est la débandade allemande : ils se sauvent par la route d'Avranches.
La pointe avancée américaine est à la Chapelle, le drapeau français flotte sur le manoir de St-André à 7h du soir. Pierre Baneilles, médecin des équipes nationales, tué à Villebaudon, est inhumé dans le cimetierre de Gavray.

- samedi 29 juillet 1944 : le mitraillage continue, dégâts dans le bourg de Gavray par des obus.
Acharnement sur le pont par des doubles fuselages, des bombes tombent à 100m dans la rivière, la Sienne.
L'après-midi est affreux, le pont est complètement démoli, ce n'est plus qu'un immense trou. Les Allemands ne peuvent plus passer par la route d'Avranches, ils prennent la route de Ver ; embouteillage au Pont Rouge ; anéantissement de nombreux véhicules.

- dimanche 30 juillet 1944 : le mouchard plane ; une 50aine de camions américains attendent de pouvoir franchir le pont. Le pillage des véhicules allemands est important.
Le canon tonne l'après-midi, des obus sifflent, une batterie allemande installée au Mesnil-Amand tire sur Gavray.
Les américains attaquent le bois, juste en face de nous ; morts de MM Danin au Bourg-neuf / Poisson et Pierre Leclerc à la Parquerie.

- Lundi 31 juillet 1944 : la liste mortuaire s'allonge : 9 nouvelles victimes et de nombreux blessés.
Visite des 1ers Américains à la Sayère. Des postes de DCA sont installés.
Vers minuit, le ciel est à nouveau en feu. Les Allemands bombardent Gavray ; un hangar, route de Coutances est en feu ; nombreux dégâts dans le bourg ; construction du pont Bailey (voir autre article du blog avec la photo du pont provisoire à Gavray).

- samedi 5 août 1944 : une partie de l'armée Leclerc passe à Gavray ; convois interminables de tanks.

- lundi 10 août 1944 : un avion allemand tombe en flammes à Ver.

- mardi 16 août 1944 : les convois passent sans arrêt et nous abrutissent. De nombreux prisonniers allemands passent.

- jeudi 18 août 1944 : nous nous occupons d'une tombe d'un jeune homme tué par la mitraille sur un camion de farine destiné à Gavray.



L'OCCUPATION A GAVRAY
Les Allemands arrivent le 18 juin 1940. Les Gavrayens s'apprêtent à vivre près de 4 années d'occupation. Les éléments de troupes allemandes, qui vont séjourner quotidiennement à Gavray, s'échelonnent entre 100 et 600 soldats.




LES REQUISITIONS ALLEMANDES
 Plusieurs dossiers de réquisitions allemandes concernent :
- Louis Clément (1334)
- Henri Dromer (1335)
- veuve Julia Mesnildrey (1337)
- Mairie de Gavray (1336)


Cf : Archives départementales de la Manche



LA VOIE DE LA LIBERTE

La Voie de la Liberté reprend l’itinéraire emprunté, entre le 6 juin 1944 et le 2 janvier 1945, par la 3e armée américaine commandée par le Général Patton pour libérer la France, le Luxembourg et la Belgique. Vers le nord 59 bornes relient Sainte-Mère-Eglise à Cherbourg. Vers l'est 1148 bornes relient Sainte-Mère-Église et Utah-Beach à Bastogne. Elles sont illustrées d’un flambeau émergeant des eaux symbolisant la liberté apportée par les armées d’outre-Atlantique. La flamme rappelle celle de la statue de la Liberté à New-York



Le Président du Comité National, Mr Hocquard, informe que le tracé établi le 19 septembre 1946 fixe une voie symbolique à laquelle il faut se tenir absolument.
Des protestations s'élèvent dans la Manche, de nombreuses communes se sentent concernées par le passage de la Voie.

Le 31 janvier 1947, le préfet de la Manche, Lebas, s'adresse au maire de Villedieu-les-Poëles par ces propos : "à l'instar de la voie sacrée créée au lendemain de la guerre 1914-1918, la Voie de la Liberté n'aura qu'un seul et unique circuit reliant Cherbourg et Bastogne (Belgique).

Quelques éclatements historiques, créés, pourront seulement en dehors de la voie officielle qui sera jalonnée de bornes commémoratives, rappeler aux touristes américains et vétérans alliés, les points où se déroulèrent des batailles historiques, en dehors du tracé lui-même".

172 bornes jalonnent les routes de la Manche. Le parcours principal fut validé par décision du Ministre des Travaux Publics et des Transports le 2 avril 1949.

Gavray se situe à 86 km de Ste-Mère-Eglise et à 1077 km de Bastogne. La Voie est constituée de 4 tracés :
- 1 = Ste-Mère-Eglise/Cherbourg
- 2 = Ste-Mère-Eglise/Avranches par Carentan et St-Lô
- 3 = Avranches/Metz
- 4 = Metz/Bastogne (Belgique)
Un tracé bis de la Voie de la Liberté est créé au départ de :
- St-Lô/Avranches via Coutances, Gavray, Villedieu-les-Poëles

La borne 00 de la Voie de la Liberté est fixée à Ste-Marie-du-Mont, sur la plage d'Utah Beach.
La borne 00 fixée face à la mairie de Ste-Mère-Eglise est inaugurée le 16 septembre 1947.

Après avoir tant souffert de l'occupation ennemie, la France se devait d'immortaliser, pour des siècles, sa libération par un souvenir grandiose.

Des monuments, de place en place, n'auraient pas eu le caractère suffisant pour exprimer à nos alliés la reconnaissance de notre pays. La Voie de la Liberté, réél chemin de croix, voie sacrée baignée du sang généreux des enfants de la grande république amie, associant dans un même élan grandes villes et petis villages.
C'est l'hommage démocratique de la terre de France à la terre d'Amérique.

Mr Canuet, Maire de Gavray, aborde la question de la Voie de la Liberté dont un éclatement passe à Gavray en venant de Coutances et allant sur la Haye-Pesnel.

Il demande au conseil de bien vouloir décider si la commune doit acheter 1 ou 2 bornes du modèle officiel. Bornes qui seraient achetées, transportées et érigées aux frais de la commune.
Le conseil après délibéré vote l'achat de 2 bornes dont les emplacements seront fixés plus tard. Mr le Maire ajoute que les frais d'achat, de transport et de pose pourront se monter à la somme de 20 000 francs environ. Le conseil dit que les crédits nécessaires seront inscrits au budget de 1947.





LE CIMETIERRE

La haute croix du cimetière dressée en 1855 conserve les traces des impacts de mitraillage.
Quelques tombeaux sont également marqués par du mitraillage venant de l'est.

Le conseil municipal est informé le 9 avril 1946 de l'autorisation du chef de secteur d'état-civil militaire de Normandie, d'exhumer les restes du soldat allemand inhumé à l'entrée du cimetière communal et de le faire ré-inhumer dans un emplacement du cimetière où se font les inhumations et ainsi débarrasser l'entrée du lieu.

Une concession gratuite de 50 ans est accordée par le conseil municipal de Gavray le 9 février 1950 pour la sépulture d'Henri Savary, décédé victime de guerre. (inhumé à Gavray le 9 mars 1949)
Une autre concession de même nature est accordée pour la sépulture de Louis Pastey, décédé victime de guerre. (inhumé à Gavray le 13 août 1948)
Les sépultures des victimes civiles et militaires sont conservées également dans le carré sud-est.






LES SEPULTURES

Les registres de catholicité de la paroisse sont extrêmement importants pour connaître les sépultures qui ont été réalisées en 1944. Voici ce qu'ils révèlent vis-à-vis des 15 personnes victimes à la libération et inhumées dans le cimetierre de Gavray :

- 10 juillet 1944 = inhumation de Marguerite Durville, épouse Vibert, tuée le 8 juillet par une balle de mitrailleuse

- 19 juillet 1944 = inhumation de Mme Lebas, 56 ans, décédée le 17 juillet dans un bombardement.

- 23 juillet 1944 = inhumation de Gentil Pons, tué le 21 juillet.

- 28 juillet 1944 = inhumation d'Etienne Coutel, 24 ans, tué en service commandé.

- 28 juillet 1944 = inhumation de Pierre Baneilles, médecin des équipes nationales, tué à Villebaudon en service commandé.

- 01 août 1944 = plusieurs inhumations :
* Adolphe Loisif, âgé de 52 ans, décédé le 30 juillet 1944.
* Marcel Dudouit, âgé de 29 ans, décédé le 30 juillet 1944.
* Octave Poisson, âgé de 50 ans, tué le 30 juillet 1944.
* Léon Pierre, âgé de 53 ans, tué le 30 juillet 1944.
* Jean-Baptiste Lemonnier, âgé de 69 ans, décédé le 30 juillet 1944.
* Marie-Joseph Vve Goron, âgé de 69 ans, décédé le 30 juillet 1944.
* Aimable Leclerc, âgé de 11 ans, tué le 30 juillet 1944.

- 14 août 1944 = inhumations de Germaine Danin, âgée de 49 ans(tuée le 30 juillet) et André Loisif, âgé de 11 ans (tué le 10 août à Cherbourg)

- 26 octobre 1944 = inhumation de Fernande Trouet (épouse de Jean-Marie Hue), âgée de 34 ans, médecin à Percy, tué à la paroisse de Percy.







LE MONUMENT AUX MORTS

Le 2 octobre 1921, le conseil municipal (conformément aux voeux de la population) annonce qu'un monument commémoratif "aux enfants de Gavray morts pour la France" se dressera sur la place de l'ancienne église.

Monsieur Tardy, sculpteur à Caen sera chargé du travail. Dépense totale : 12 365 francs.
- Souscription des habitants = 7915 francs
- Contribution des enfants des écoles qui ont offert la palme en bronze = 450 francs
- Complément financier du Conseil Municipal = 4000 francs

Le sommet est surmonté d'un coq. Le fleuron est illustré d'un décor de mosaïque vénitienne d'or, de guirlandes reliées, d'une croix sur laquelle est apposée la croix de guerre de la mention "Pax".
Le 31 mars 1921, création d'un fronton en pierre de Lorraine appliqué sur les 4 faces du soubassement et portant en mosaïque vénitienne les inscriptions "Verdun, Somme, Yser, Marne".
Ce travail achèvera et embellira le monument et la dépense s'élèvera à 2050 francs.

L'inauguration du monument aux morts de Gavray aura lieu le 24 septembre 1922 en présence de Lucien Dior, ministre du Commerce.

Les faces mentionnent les 53 poilus morts pour la France :
- BABIN François                                 - LEBRUN Constant                    
- BAZIN Albert                                     - LECHAUX Henri
- BEILLIARD Jean                                 - LEFRANC Désiré
- BERTRAND Alexandre                       - LEFRANC Jules
- BIDEL Henri                                       - LEGALLAIS Maurice
- BLANCHET Cénéric                            - LEGALLET André
- BRIENS Ferdinand                             - LEGENTIL Eugène
- CALIPEL Charles                                - LEGOUPIL Arthur
- CHAPRON Albert                               - LEHAUT Joseph
- COQUIL Edouard                               - LELIEVRE Albert
- CORNET François                              - LEMOINE Louis
- CORON Louis                                    - LENGRONNE Alfred
- CUYER Raphaël                                 - LENOIR René
- DUBOURG Louis                               - LEVAVASSEUR René
- DUDOUIT Achille                              - LHERMITTE Etienne
- DURVILLE Charles                            - LOUAYE Jules
- ENEE Jules                                        - MARIE Auguste
- FARGEREL Jean                                 - OLIVIER Louis
- FICET Louis                                        - PEREE Georges
- GRITTON Louis                                  - PEREE Paul
- GUYARD Henri                                   - PERROTTE François
- HEDOUIN Albert                                - PICHARD Victor
- HELIE Auguste                                   - REMY René
- HERPIN Albert                                   - SAVARY Henry
- LEBAILLY Gustave                             - SIMON Léon
- LEBOUTEILLER Paul                          - SOISMIER Albert
- TRICARD Eugène




Les soldats morts pour la France durant la 2nde Guerre Mondiale :

- BELIN Pierre-Henri-Paul : né le 6 décembre 1918 au Mesnil-Rogues - Mort à Albi le 27 avril 1942
- HEDOUIN André-Henri-Louis : né le 3 août 1918 à St-Denis-le-Gast - Mort le 7 janvier 1944
- SAVARY Henry-René-Yves : né le 24 février 1924 à Bréhal - Mort le 16 juin 1945









Les victimes civiles du canton de Gavray et les réfugiés paient un lourd tribut au cours de la libération en 1944 :


- nombre de victimes civiles : 14. Personnes domiciliées dans la commune : 9

+ CASTEL Arsène-Ernest : né le 13 juillet 1906 à St-Denis-le-Gast. Fils de Jules-Henri-René et de Louise-Marguertie-Eugénie Goutière, domicilié à St-Denis-le-Gast.
Arsène décède le 9 juin 1944. Reconnu "mort pour la France" le 27 novembre 1946.

+ CASTEL Gaston-Gérard : né le 13 juin 1900 à St-Denis-le-Gast. Fils de Jules-Henri-René et de Louise-Marguerite-Eugénie Goutière, domicilié à St-Denis-le-Gast.
Gaston décède le 9 juin 1944. Reconnu "mort pour la France" le 2 décembre 1946.

+ COUTEL Guillaume-Etienne : né le 16 mars 1905 à Louvroil (Nord).
Guillaume décède à Saultchevreuil-du-Tronchet le 25 juillet 1944. Il sera transporté à Gavray du fait de son activité militaire.

+ DANIN Germaine-Simone-Marie-Céleste : née le 9 juin 1895 à Gavray.
Germaine décède le 30 juillet 1944 au Bourgneuf.

+ DURVILLE Marguertite-Louise (épouse Vibert) : née le 20 janvier 1892 à Gavray.
Marguerite décède le 8 juillet 1944. Reconnue "mort pour la France" le 10 octobre 1945.

+ DELÊTRE Roger-Léon-Jules : né le 24 décembre 1908 à St-Denis-le-Gast. Fils de Marguerite-Adèle-Delêtre, époux de Julienne-Marie-Ernestine Castel.
Roger décède le 9juin 1944 à Gavray. Reconnu "mort pour la France" le 22 mars 1947.

+ JARRIER Gabrielle-Emilienne, veuve LEBAS : née le 28 avril 1888 à Lisieux.
Gabrielle décède le 17 juillet 1944.

+ HUE (Madame) : victime du bombardement de Percy, inhumée à Gavray le 26 octobre 1944.

+ LECLERC Louis-Aimable-Achille (réfugié) : né le 25 octobre 1933 à Marchésieux.
Louis décède le 30 juillet 1944. Reconnu "mort pour la France" le 27 juin 1962.

+ LE DENNAT Marie-Josèphe (veuve de Joseph-Arsène GORON) : née le 11 août 1875 à Plsquellec.
Marie décède et sera reconnue "mort pour la France" le 17 novembre 1945.

+ LEMONNIER Jean-Baptiste-Emmanuel (époux de Maria-Désirée GARDIN) : né le 7décembre 1875 à Roncey.
Jean décède le 30 juillet 1944. Reconnu "mort pour la France" le 17 octobre 1945.

+ LOISIF Adolphe-Jacques-Marie (époux de DEBIEU Charlotte-Rosalie) : né le 19 février 1893 à Vains.
Adolphe décède le 30 juillet 1944. Reconnu "mort pour la France" le 23 octobre 1945.

+ LOISIF André : âgé de 11 ans.
André est mortellement blessé le 30 juillet 1944, dans la tranchée des bains. L'enfant décède le 10 août 1944.

+ PERREE Lucie-Adoline (épouse ZILLER) : né le 15 juin 1882 au Mesnil-Amand.
Lucie est blessée le 24 jullet. Elle décède le 25 juillet 1944.

+ PIERRE Léon (réfugié) : né à Houtteville, 53 ans environ.
Léon décède le 30 juillet 1944. Reconnu "mort pour la France" le 13 juin 1945.

+ PONS Gentil : né le 21 juillet 1872 à Concorès.
Gentil décède le 25 juillet 1944, route de St-Denis-le-Gast.

+ POISSON René-Octave (réfugié) : né le 25 janvier 1894 à St-Georges-de-Bohon.
René décède le 30 jullet 1944. Reconnu "mort pour la France" le 25 août 1945.








L'église paroissiale

Le 11 juin 1944, lors du'une messe :

"Je n'ai pas besoin de vous dire, mes frères, combien je partage en ce moment toutes vos craintes et vos appréhensions. Je demande à Dieu avec insistance, qu'elles ne deviennent pas de tristes réalités.
Les avions avec leurs bombes et leur mitraille ne peuvent rien contre nous si Dieu a décidé d'être avec nous et de nous protéger. Demandons-lui de nous accorder cette protection et méritons la par un regret sincère de nos fautes passées et la promesse non moins sincère d'une vie meilleure.
Plusieurs d'entre vous sont venus me suggérer l'idée de faire, au nom de la paroisse, un voeu en l'honneur de Notre Dame de Pontmain. Leur désir a été devancé.
Dès mardi matin au cours de la messe que j'ai célébré à vos intentions, j'ai promis que si la Sainte Vierge nous assistait et nous protégeait, nous irions en grand nombre, après la guerre, la remercier en son sanctuaire de Pontmain et que nous élèverions au carrefour d'une de nos routes un calvaire en son honneur".


Le Caporal Michael Caliquiro, West New-York, New-Jersey des Etats-Unis d'Amérique est photographié le 1er août 1944 agenouillé au pied de l'autel majeur.
Le 6 août 1944, le prêtre dit : "le saint-sacrement ne résidera dans la chapelle Saint-Jean que lorsque les portes et les vitraux pourront le mettre à l'abri de toute profanation".

"Plusieurs d'entre vous m'ont exprimé leur étonnement de voir l'église fermée. Je comprends très bien que vous soyez curieux de constater dans quel état la bataille l'a laissé et c'est pourquoi je l'ai ouverte jusqu'à mardi ; mais les troncs ayant été fracturés et les reliques des saints volées, je l'ai barricadée comme j'ai pu afin d'éviter d'autres profanations. Quant aux offices, ils ne peuvent y être célébrés avant qu'une cérémonie de réparation y ait été faite. Il serait d'ailleurs dangereux, étant donné l'état de la voûte, de vous y rassembler.
D'ici nouvel ordre, la chapelle St-Jean, bien malade elle aussi, nous servira donc d'église.
Et par décision de Mgr l'évêque, dès le 17 septembre 1944, un nouveau curé vous est donné dans la personne de l'abbé Brocart, curé de St-Martin-de-Bonfossé".

Le 10 décembre 1944 : le conseil municipal de Gavray prend connaissance du rapport de l'architecte Cochepain constatant les dommages causés à l'église. Ce dernier est informé de toutes les dispositions qui ont été prises pour la remise en état de l'édifice.

Le maire est invité à faire toute diligence pour la mise en route des travaux de réfection des toitures qui sont le plus urgent.

La réouverture de l'église pour le culte a lieu le 25 mars 1945, jour des Rameaux.
Parmi les vitraux contemporains créés par Mauméjean de Paris, posés entre 1950-1951, notons celui de Notre-Dame-de-Pontmain.





La mairie

La mairie est gravement endommagée lors des bombardements.
La voici aujourd'hui :







Le pont sur la Sienne

 Le pont de Gavray est construit en 1847. La pierre de taille provient des carrières de granit de St-Sever et de Coulouvray-Boisbenâtre ; le moellon, des carrières de la forêt et du vieux château de Gavray, tant pour les parements que pour les remplissage des maçonneries.

Les matériaux de l'ancien pont ont été réemployés. Les moellons de parement sont smillés et retournés d'équerre. Les fondations de la pile sont parementées.

Le pont comprend 2 arches en arc de cercle surbaissé de 7m de portée chacune séparées par une pile en rivière de 1,40m. Il est détruit, exception faite des culées, probablement miné par l'armée allemande.


Un pont Bailey a été établi par l'armée américaine pour le passage de son matériel lourd. Ce pont est remplacé par un tablier en béton armé à une seule travée de 15,50m d'ouverture. Ce pont baptisé "pont de la liberté" date du 9 septembre 1946.







La commune et ses habitants sinistrés

La commune de Gavray est déclarée sinistrée le 18 juillet 1945 et son plan d'aménagement est confié à l'architecte Alcher.

Les dommages de guerre concernent 700 habitants sinistrés dont 52 habitations totalement détruites.
Les édifices publics touchés sont :
- école des filles                            - perceptions
- école des garçons                       - poste
- chapelle St-Jean                          - distribution de l'électricité
-mairie                                           - lavoirs
- justice de paix                             - éclairage public
- gendarmerie                                - église                                        
- salle des fêtes                             - halles


Un plan d'aménagement et de reconstruction est adopté par le conseil municipal de Gavray. Mr Hardouin, huissier à Gavray, en est le commissaire enquêteur.
Une association syndicale pour la reconstruction est créée à Gavray pour la période 1948-1953.

Source : Wikimanche





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