Les inscriptions aux drapeaux
Chaque 14 juillet, les écoles militaires, les formations de trois armées, de la Gendarmerie Nationale et de la Police Nationale, défilent emblèmes en tête ou fièrement arborés sur leurs véhicules.
Si la signification des trois couleurs est évidente, l'architecture et en particulier les inscriptions portées sur les drapeaux et les étendards le sont moins.
Ce premier article présente ce que sont les inscriptions aux emblèmes.
Il existe quatre façons de récompenser une unité "formant corps", c'est-à-dire, généralement un régiment :
- les décorations
- les fourragères
- les citations
- les inscriptions
Le mode d'attribution de ces dernières a varié dans l'histoire mais a toujours fait l'objet d'une extrême attention car elles sont la représentation des plus hauts faits d'armes de l'unité, définis par Bonaparte, initiateur de cette récompense en 1797 pour l'armée d'Italie.
Cette pratique initiale, peu suivie d'effets, fut reprise en 1812, abolie en 1815 puis rétablie en 1852 par Louis-Napoléon.
Le nombre d'inscriptions était alors limité à cinq par emblème.
En 1878, 4 inscriptions au maximum sont autorisées. Le choix des nouvelles inscriptions se fit à partir de la liste de 1852, avec des noms de batailles plus modernes rajoutés et le 14 juillet 1880 à Longchamp, 440 emblèmes avec leurs inscriptions sont remis à la nouvelle armée par le Président de la République.
Par la suite, après chaque conflit, une commission des drapeaux fut réunie pour décider des nouvelles inscriptions de bataille à porter sur les plis des emblèmes .
Cependant, en 1920, afin de réserver la place nécessaire aux noms de bataille de la Grande Guerre, il fut décidé de supprimer quelques inscriptions anciennes et d'augmenter le nombre total à 8.
Ce nombre passera à 12 en 1948 puis pour faire figurer l'inscription Indochine, le nombre total fut exceptionnellement porté à 13, 14 et 15 par quelques emblèmes.
Les deux dernières commissions furent réunies en 2003 pour l'inscription "AFN 1952-1962" et 2010 pour l'inscription "Koweit 1990-1991".
Entre les premières inscriptions et celles-ci, ont été inscrites des batailles aussi connues que celles des deux Empires (Iéna, Bérézina, Magenta, Sébastopol ...), des deux Guerres Mondiales (Verdun, La Somme, Uskub, Donaueschingen ...) comme des batailles oubliées comme Fatahua (qui a permis d'inclure la Polynésie dans l'Empire en 1842), Zaatcha, Sidi Iahia, Tit, ... qui marquent les grandes étapes de la colonisation, sans oublier les guerres oubliées (Trocadéro ...) et peut-être la plus emblématique :
"Tous les champs de bataille" décernée, on comprend pourquoi, à l'Institut national des Invalides.
En tout, plus de 800 noms de batailles ornent les drapeaux de l'armée française, représentant 200 ans d'histoire militaire sur tous les continents.
Exemples sur les commissions, nombres d'inscriptions autorisées et les critères d'attribution pour les drapeaux régimentaires :
- 1914/1918 (commission réunie entre 1920 et 1926 - 8 inscriptions avec millésime - une inscription correspondant aux citations à l'ordre de l'armée)
- 1939/1945 (commission réunie entre 1946 et 1948 - 12 inscriptions avec millésime - une inscription par citation collective à l'ordre de l'armée
- Indochine (commission réunie en 1956 - 12 inscriptions - une inscription par citation collective à l'ordre de l'armée ou 2 citations dont 1 à l'ordre de l'armée aux bataillons ou 4 ans de campagne en Indochine au crédit du bataillon du corps.
- Valmy 1792 (commission réunie en 1989 - 12 inscriptions - toutes les unités ayant participé à la bataille)
- AFN 1952-1962 (commission réunie en 2004 - 12 inscriptions avec millésime - doit avoir été qualifiée "unité combattante" à défaut avoir une de ses unités bataillon ou compagnie totalisant plus de 4 ans de campagne)
- Koweit 1990-1991 (commission réunie en 2010 - 12 inscriptions avec millésime - citation à l'ordre de l'armée
Quelle que soit les inscriptions présentes sur le drapeau français, n'oubliez-pas :
(Source : "Combats et opérations")
Aucun commentaire