Louis, Marie-Thérèse et René Briens : descendants d'une famille de résistants
De gauche à droite : Georges Leconte, Louis Briens, René Briens, Michel Lenoir et Marie-Thérèse Briens |
Découvrez, ci-après, un témoignage exclusif de Georges Leconte qui remercie la famille Briens pour ce qu'à fait leur père ... :
- Récit de Georges Leconte (fils de René Leconte qui a été réquisitionné pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne - classe 1942) :
"Le 10 mai 1942, René, 20 ans, ne répond pas à la convocation de l’Occupant Allemand et décide de rester en France, à Lingreville (50)... avec l'accord de sa mère (veuve) qui avait déjà 2 fils prisonniers en Allemagne (Adrien et Léon)...
"Au bout de la deuxième convocation de la Gendarmerie (sous couvert des Allemands), René est emmené à la "Kommandatur" à Coutances afin d'être dirigé vers St-Lô le lendemain par deux gendarmes allemands.
"Un voisin, Georges Lenoir (maraîcher à Lingreville) rend visite à René le dimanche, quand il est encore sur Coutances, et décide d'élaborer un plan d'évasion avant son départ pour St-Lô le lendemain.
"Sur le quai de la gare de Coutances, le lundi matin, une chance qu'un responsable de l'organisation du STO vers l'Allemagne se présente pour prendre en charge René Leconte... ainsi les deux gendarmes allemands rentrent à leur casernement. Le plan d'évasion sera t-il réalisable ?
"Georges Lenoir profite du départ des deux gendarmes pour acheter deux billets de train (un pour Cametours et un pour Carantilly)
"Georges Lenoir glisse le billet de train pour Cametours dans la poche de René qui se trouve dans le train (dans le couloir), au nez et à la barbe du responsable du STO qui lui se trouve dans un compartiment.
"Comme le responsable du STO se trouve dans un compartiment (hors de la vue de René), celui-ci peut "en toute liberté avec son ticket" descendre à Cametours.
"Quant à Georges Lenoir, il descend à Carantilly avec deux vélos et revient vers Cametours afin de donner un moyen de locomotion pour René .... laissant ainsi le responsable du STO "en plan"...
"Avec la boule au ventre, Georges et René rentrent à vélo à Lingreville.
Mais les gendarmes étaient déjà au domicile de René...et attendaient celui-ci de pied ferme pour le remettre aux Allemands... mais les deux amis se sont cachés en attendant le départ des forces de l'ordre... Du coup, René (le réfractaire au STO) et Georges (son voisin et in fine résistant) doivent quitter Lingreville pour un lieu sûr afin de ne pas se faire prendre...
"Georges pense que le seul endroit possible et sûr soit chez Maurice Briens à Ver. Ainsi René et Georges quittent Lingreville pour se diriger sur Ver. (Georges s'en va en premier afin de demander l'hospitalité à Maurice Briens pour René, le réfractaire au STO)
"Maurice et Yvonne Briens (les parents de Louis, René et Marie-Thérèse Briens) accueillent sans problème René Leconte. Il restera plusieurs mois à Ver.
"Georges Lenoir, le voisin de René, est retourné à Lingreville, chez lui. Il en a profité pour contacter son réseau de résistants... et a ainsi pu prendre contact avec l'instituteur de Lingreville (Mr Figon) qui a pu fabriquer et donner une nouvelle identité à René Leconte.... De ce fait, René a pu circuler... aux alentours de Ver au bout d'une année...
"René passait son temps à la ferme de Ver, entre les petits travaux des champs, à la nuit tombante... et se cachait dans une maison isolée de la ferme... à la moindre alerte (patrouille allemande), René se cachait dans les fossés... là où il pouvait...
"Pendant l'Occupation Allemande, par chance, René, Maurice et Yvonne n'ont jamais été dénoncés... car ils auraient eu un triste sort...
"Après la guerre, Maurice Briens, notre père, est resté très discret sur le fait qu'il ait caché un réfractaire au STO... (ce n'était, en effet, pas son premier acte de résistance)
"René Leconte et sa famille ont gardé un contact permanent avec la famille Briens : "reconnaissance totale"
"La famille de Georges Lenoir (le résistant de Lingreville) habite toujours à Lingreville. Il s'agit de Michel et Yvonne Lenoir.... nos cousins.
Avec l'aimable concours de la famille Briens : Louis, Marie-Thérèse et René Briens de Gavray et de Bréhal.
Et l'aide exceptionnelle de Georges Leconte (fils de René Leconte) et Michel Lenoir (fils de Georges Lenoir) de Lingreville
Article fait Louis Briens
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