Un mémorial pour les militaires morts en OPEX
Un monument, dédié aux militaires morts en OPEX, sera érigé dans le "jardin Eugénie-Djendi". Il sera situé dans l'enceinte du Parc André Citroën (15ème arrondissement), à quelques centaines de mètres du nouveau bâtiment du Ministère de la Défense, porte Balard.
Les travaux d'aménagement débuteront sous l'égide de la ville de Paris en septembre 2017 et ils seront confiés à l'architecte Jean-Paul Viguier. Le monument doit être inauguré en 2018.
Oeuvre créé par Stéphane Vigny |
Ce mémorial, imaginé par l'artiste S. Vigny, a été sélectionné par un jury composé de personnalités venant d'horizons divers (artistes, historiens, combattants et anciens combattants).
Le Mémorial représentera six soldats en tenue, à l'échelle humaine (une femme et cinq hommes) en bronze, portant un cercueil non visible qui "matérialisera le vide de l'absence" :
"Les porteurs sont là, dans leur position et attitude très spécifiques. Seule particularité, dérogation à la réalité : il manque le cercueil. A la façon des cénotaphes, ces monuments aux morts qui ne renferment aucune sépulture, aucun corps, l'absence formelle du cercueil rend visible une autre réalité :
- la mort, la disparition, le manque, le poids de l'absence porté par les survivants"
L'artiste, Stéphane Vigny, explique que pour son monument, il souhaite reproduire une scène fortement évocatrice et ce, pour le plus grand nombre.
Le portage du cercueil représente un rituel universel, connu de tous.
"Je trouve pour ma part qu'il fait partie des moments rituels qui expriment le mieux l'hommage aux défunts et la solidarité entre ceux qui restent. Le fait de représenter une scène de rite funéraire renforce selon moi l'idée d'une communauté unie, qui se rassemble autour de ses morts".
L'environnement de cette sculpture est destiné au recueillement et au partage du deuil :
L'installation comprendra tout d'abord l'inscription des noms de plus de 630 militaires morts dans les différents théâtres d'opérations extérieures, deux planisphères, deux dédicaces, le mât des couleurs, l'emplacement pour le dépôt de gerbe et, un revêtement spécifique pour le sol de la partie haute du jardin sur lequel sera installée la sculpture.
"Les OPEX n'ont pas d'autre but que d'assurer la paix"
Occasion de rappeler tout d'abord que ces opérations - dont la première d'entre elles au Tchad en 1969/71 - ont été menées dans le cadre d'accords de défense avec les ex-colonies françaises ou pour la protection et l'évacuation de ressortissants français et étrangers comme à Kolwezi au Zaïre en 1978.
Puis, après la fin de la Guerre froide en 1989, sous mandat international (ONU/UE/OTAN), les OPEX se sont multipliées :
- Irak (Guerre du Golfe en 1990/91)
- Ex-Yougoslavie (1992/95)
- Afghanistan (2002/2013)
- Libye (2011)
Les OPEX les plus meurtrières pour l'armée française ont eu lieu au :
- Liban (158 morts)
- Tchad (158 morts)
- Ex-Yougoslavie (116 morts)
- Afghanistan (88 morts)
Depuis l'intervention au Mali, les OPEX sont surtout placées sous le signe de la lutte contre le terrorisme.
S'y ajoute, depuis les attentats de Paris en 2015, l'opération Sentinelle de défense du territoire national.
Environ 8000 soldats sont mobilisés actuellement dans les opérations extérieures, dont 3500 au Sahel (opération Barkhane) et 1500 contre Daesh en Irak et en Syrie dans le cadre d'une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
C'est en 2011 que le projet d'un Mémorial pour les OPEX voit le jour. Suite au rapport du Général Thorette : "Il s'agit de rendre hommage à tous ceux qui sont morts pour la France dans les opérations extérieures auxquelles notre pays a participé depuis 1963".
Il aura fallu toute la durée du dernier quinquennat pour mener à bien le projet qui a connu quelques déboires et surtout bien des retards mais il est désormais sur les rails grâce à ce lancement officiel : "Je le devais à ceux et celles que j'ai envoyé au combat" a déclaré F. Hollande.
L'assouplissement des critères d'attribution de la carte du combattant aux militaires ayant participé à une opération extérieure, et un supplément de pension pour les conjoints ou partenaires survivants de militaires âgés de moins de 40 ans et ayant au moins un enfant à charge.
(source Mensuel PG/CATM)
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