Opération Cobra, 73 ans après

L'opération Cobra est le nom de code de l'offensive américaine menée fin juillet 1944 dans le Cotentin, pendant la bataille de Normandie, afin d'ouvrir la route de la Bretagne et afin d'enfoncer les lignes de défense allemandes.

La réussite de cette opération, suivie de la percée d'Avranches, puis le contournement des lignes allemandes, en fait le tournant majeur de l'offensive alliée en Normandie.

Près d'un mois et demi après le Débarquement du 6 juin 1944, les Américains ont peine à avancer dans le bocage normand avec des pertes importantes pour un minimum de gains. Des centaines de milliers d'hommes commencent à saturer l'espace de la tête de pont. Il leur est impossible de lancer leurs chars à travers des champs barrés par de hautes haies et les chemins creux qui masquent des canons antichars allemands.

Le terrain est favorable aux actions défensives basées sur l'embuscade et le coup de main, dont les Allemands savent habilement tirer parti. Ils utilisent de façon judicieuse les haies, les chemins creux, les zones marécageuses : ils disposent aussi d'un armement adapté au combat rapproché ; plusieurs lignes de défense prennent appui sur les épaisses haies et brisent invariablement les attaques successives des forces alliées. Quelques haies prises à l'ennemi constituent une progression spectaculaire pour une journée de combat. Les pertes du côté alliés sont très lourdes.

La progression américaine, entre La Haye-du-Puits et Lessay, leur coûte 1000 morts au km et la seule capture du Mont Castre, 5000 morts. Sur la commune de Montgardon, près de La Haye-du-Puits, trois mètres conquis coûtent un homme à la 79e Division d'Infanterie américaine.
Les soldats sont épuisés, d'autant que pendant cette fin de mois de juillet, des pluies continuelles finissent par user les troupes et retardent toute offensive.

Monter une attaque massive pour permettre à l'armée américaine de faire irruption plus au sud s'impose. Dans une région découverte, elle prouverait sa plus grande mobilité et sa supériorité numérique.

C'est au VIIe corps, commandé par le Général Collins, qu'est dévolue la mission de percer le front allemand. Six  divisions dont deux blindées sont massées sur un front de huit kilomètres.
La 9e Division d'Infanterie et la 30e Division d'Infanterie doivent passer la brèche suivies par la 1ere Division d'Infanterie. Les deux Divisions Blindées doivent s'engouffrer pour se ruer sur les arrières des Allemands.

George Patton est choisi pour effectuer la "percée d'Avranches".
Pour s'affranchir des obstacles formés par les haies, ses chars sont désormais équipés du dispositif "hedgecutter" que vient d'imaginer le Sergent Curtis G. Culin : les blindés défoncent et traversent les haies avec une facilité dérisoire. Les chars ainsi équipés étaient surnommés "rhinocéros".

La Percée Cobra :

Le Général Bradley, commandant la 1ère armée, la conçoit ainsi : un bombardement aérien de "tapis de bombes" sur un périmètre restreint doit annihiler toute défense et créer la brèche dans laquelle devraient s'engouffrer les unités.
Son choix s'est porté sur un quadrilatère entre les villages de La Chapelle-Enjujer et Hébécrevon, à quelques km au nord de la grande route joignant Saint-Lô et Periers.

Le mardi 25 juillet 1944 :
A 9H40 et durant une heure, 1500 B-17 et B-24 labourent leurs cibles appuyés de 1000 autres bombardiers moyens et chasseurs-bombardiers = le plus grand bombardement en tapis de bombe de la 2nde Guerre Mondiale est en cours.
Le pilonnage de la zone sera suivi par 1 100 pièces d'artillerie, transformant le bocage normand en paysage lunaire.
La commune de La Chappelle-Enjuger est rayée de la carte.

Le mercredi 26 juillet 1944 :
Les troupes américaines occupent les objectifs désignés et le Général Collins lance 3 colonnes de blindés dans un étroit goulot au travers du front allemand : première colonne vers Coutances, deuxième et troisième colonnes dans une mission de flanc-garde ou protection.

Entre Marigny et St-Gilles, les Américains s'engouffrent dans la brèche et foncent vers le sud. Le VIIe corp américain du Général Collins progresse d'une dizaine de km, enlevant St-Gilles puis Canisy après avoir franchi la route allant de Coutances à St-Lô.

Le vendredi 28 juillet 1944 :
Les divisions blindées américaines déferlent irrémédiablement vers le sud et l'ouest. Lessay et Périers sont libérées dans la journée. Coutances est également libérée par la 4e Division Blindée américaine du Général Wood.

Cette avance foudroyante a encerclé des éléments allemands en retraite du 84e corps allemand autour de la localité de Roncey.

Le dimanche 30 juillet 1944 : 
La 6e Division Blindée américaine du Général Grow traverse Bréhal et Granville sans s'arrêter. Le soir même, Wood, fonçant toujours en pointe, s'empare d'Avranches. Dès le lendemain, il réussit à prendre intact le pont de Pontaubault, sur la Sélune, voie de passage du plus haut intérêt stratégique vers la Bretagne, qu'envahit le VIIe corps d'armée américaine du Général Middleton.

En moins d'une semaine, les troupes de Bradley ont réalisés une percée de 60 km.


Du lundi 31 juillet au 14 août 1944 :
En six jours, la bataille vient brutalement de changer de visage. La rupture est faite et la guerre d'usure cède alors la place à une guerre de mouvement.

(Source wikipédia)


L'opération COBRA, 73 ans après 

 Une association internationale retrace l'opération Cobra de la Bataille de Normandie. Deux cents hommes et leurs blindés étaient à Quibou et Dangy ce mercredi 12 juillet 2017

L'association internationale d'histoire vivante 2ndArmored in Europe débute son parcours nommé Camo-Cobra-Bocage Normandy 2017 jusqu'au lundi 17 juillet. Plus de 190 hommes d'une dizaine de nationalités participent à ce cheminement de l'histoire, avec matériel et engins de l'époque, en retraçant le parcours effectué par la véritable 2nd US Armored Division (2e division de blindés) en juillet 1944, lors de la Bataille de Normandie, via l'opération Cobra.

Jeeps, blindés M8 ou half-tracks, escortés par des Harleys de l'époque véhiculeront des petits-fils de vétérans américains, mais également des Russes, des Tchèques, Anglais, Belges ou encore Italiens.

Plusieurs reconstitutions vont être réalisées par la 2nd Armored in Europe dont une, mardi 11 juillet, au lieu-dit les Fontaines à Quibou, ainsi qu'une, mercredi 12 juillet, à Notre-Dame-de-Cenilly. En effet, l'histoire de la Bataille de Normandie fait état d'une poche allemande sur les terres quiboises : « S'ils ont choisi de s'arrêter au niveau du passage à niveau des Fontaines, c'est que, d'après les rapports américains, les forces opérationnelles américaines se seraient heurtées à cet endroit, dans l'après-midi du 27 juillet 1944, à un point de résistance allemand », énonce Estelle Requier Gloaguen, présidente de l'association Quibou Tradition et patrimoine qui organise l'accueil, ce mardi, de la 2nd Armored in Europe avec l'association du musée de la Bataille de Normandie. « Les Allemands avaient pris position au sud de la voie ferrée et disposaient d'armes antichars et de plusieurs chars lourds. Ils tiraient en direction du passage à niveau où les blindés américains devaient passer. C'est sans doute pour contourner cet obstacle qu'environ 300 blindés passèrent à travers champs, défonçant les haies et traversant les cours de fermes de la Campagne et de la Péraudière. Après avoir eu raison de la résistance allemande, les blindés américains atteignirent le bourg de Quibou peu après 19 h. »

(source Ouest-France)

Vous allez pouvoir découvrir, ci-après, d'autres photos prises sur un bivouac à Dangy ce mercredi 12 juillet 2017. (les spécialistes de la 2nde Guerre Mondiale apprécieront le côté méticuleux des reconstituants)
La reconstitution est incroyablement réaliste et les Anciens Combattants du Canton de Gavray ont été stupéfait et ils espèrent que ces 190 reconstituants reviendront l'année prochaine !


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