Association des anciens combattants du canton de Gavray-Section de Gavray

Association des anciens combattants du canton de Gavray-Section de Gavray

Maurice Briens, Prisonnier de Guerre

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939. 

520 000 français sont évacués des zones frontalières comprises entre la ligne Maginot et l’Allemagne. 

L'Allemagne nazie envahit la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas le 10 mai 1940.

Le gouvernement désemparé se replie à Bordeaux dès le 11 juin

La France est envahie. C’est l’exode vers le sud. Le président du Conseil : Paul Reynaud, est contraint de démissionner. 

Le maréchal Pétain forme alors un nouveau gouvernement et obtiendra les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940
La République est abolie. 

La Manche est entièrement occupée par les Allemands dès le 20 juin 1940

Le 22 juin 1940, la France écrasée signe l'Armistice. 

Les Allemands mettent en place toute une série de mesures pour limiter sur le territoire la circulation des personnes et des marchandises et le trafic postal entre deux grandes zones délimitées par la ligne de démarcation qui sépare la zone libre où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands.

La population, dans la Manche comme ailleurs, soulagée que la guerre soit terminée, trouvent les Allemands disciplinés et corrects. 

Dès septembre, le Kreiskommandant Von Pasquali rassemble les démobilisés de l'arrondissement d'Avranches et les dirige sur Saint-Lô, où ils rejoignent des dizaines de milliers de prisonniers de guerre enfermés notamment à la caserne Bellevue, à l'ancien Haras.
A partir de fin novembre, ils sont embarqués par convois successifs dans des wagons surchargés à destination de l'Allemagne, vers les stalags ou les commandos. 

Les éléments considérés comme subversifs sont convoqués dans les commissariats de police : communistes, anarchisants, objecteurs de conscience, franc-maçons, secrétaires de comités antifascistes, fichés par la police française. La Ligue des Droits de l'Homme, la C.G.T. et la C.F.T.C. et un grand nombre d'associations sont dissoutes. Les Écoles Normales d'instituteurs sont supprimées et les élèves instituteurs de la Manche préparèrent le Bac au collège d'Avranches. 

La perte des libertés devint sensible progressivement, quand les règlements, les restrictions, les contrôles de toute nature s'imposèrent à tous et partout.
La croix gammée flotta sur chaque bâtiment où s'installa une " Kommandantur ". Châteaux et maisons bourgeoises furent occupés par les officiers, la troupe occupant les écoles et les bâtiments publics.

Les rares communes qui échappèrent à l'occupation ne le durent qu'à l'absence de confort et... d'électricité. 
La Résistance s'organise, mais aussi la collaboration... dans le sillon de Pétain qui déclarait le 22 octobre 1940: "J'entre dans la voie de la collaboration." 

Des prêtres prennent ouvertement une position antinazie : l'Abbé Bourget, professeur à l'Institut N.D. d'Avranches, qui deviendra un des membres du Comité Départemental du Front National, l'Abbé Feuillet, de Villedieu, le Curé de Cuves... 
Quelques maires contestent les mesures de mise au pas imposées par l'occupant. Dès le 14 septembre 1940, la Feldkommandantur de Saint-Lô fait afficher dans toutes les communes un avis sur lequel on put lire : " Plusieurs actes de sabotage ont été commis ces derniers jours. 
Des câbles militaires ont été coupés. On a même attaqué des soldats allemands... 

La convention d'armistice du 22 juin 1940, à la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, entre le représentant du Troisième Reich allemand, le maréchal Keitel, et celui du gouvernement français du maréchal Pétain, le général Huntziger, dispose en son article 2 :
« En vue de sauvegarder les intérêts du Reich allemand, le territoire français, situé au nord et à l'ouest de la ligne tracée sur la carte de France, sera occupé par les troupes allemandes...» 

La ligne de séparation du territoire français en deux zones est définie par un tracé figurant sur le territoire français : Le tracé commence, à l'est, à la frontière franco-suisse, près de Genève, et est jalonnée ensuite par les localités de Dole, Paray-le-Monial et Bourges, jusqu'à environ vingt kilomètres à l'est de Tours. 
De là, elle passe à une distance de vingt kilomètres à l'est de la ligne de chemin de fer Tours-Angoulême-Libourne, ainsi que, plus loin, par Mont-de-Marsan et Orthez, jusqu'à la frontière espagnole. Cette ligne de séparation du territoire prend effet le 25 juin 1940
Elle prendra par la suite le nom de ligne de démarcation.

L'ensemble du territoire et l'Empire sont sous l'autorité du régime de Vichy dirigé par le Maréchal Pétain. La souveraineté française s'exerce sur l'ensemble du territoire, y compris la zone occupée, l'Alsace et la Lorraine, mais dans la zone occupée, la convention d'armistice, en son article 31, stipule , que l'Allemagne exerce les droits de la puissance occupante :
 
"Dans les régions occupées de la France, le Reich allemand exerce tous les droits de la puissance occupante. Le Gouvernement français s'engage à faciliter par tous les moyens les réglementations relatives à l'exercice de ces droits et à la mise en exécution avec le concours de l'Administration française. 
Le Gouvernement français invitera immédiatement toutes les autorités et tous les services administratifs français du territoire occupé à se conformer aux réglementations des autorités militaires allemandes et à collaborer avec ces dernières d'une manière correcte."

Des hommes, des femmes, des enfants, des familles, français ou étrangers, sont pourchassés et persécutés parce que Juifs. Ils seront massivement déportés vers l'Est et exterminés. 
Très peu survivront. 

Les Francs-maçons et les Communistes, considérés comme "indésirables" sont démis de leurs fonctions au sein de l'administration, pourchassés et arrêtés.
A partir de 1943, les réfractaires du STO entrent dans la clandestinité. Certains rejoignent les résistants également pourchassés. 

Il y a très peu de Juifs en Normandie, mais les familles sont très bien intégrées. On ne trouve que trois synagogues : à Rouen, au Havre et à Elbeuf. Michel Boivin a identifié 162 Juifs domiciliés dans la Manche en octobre 1940. Il y a 59 affaires de spoliation dans la Manche (contre 200 dans le Calvados). 
22 biens ont été vendus ou liquidés selon Jean Pouëssel. 
La synagogue de Rouen a été anéantie par les bombes en 1944.
Au total, en Normandie, plus de 900 personnes seront arrêtées parce que Juives, dont au moins 740 seront déportées vers Auschwitz. Le plus jeune avait quelques semaines, le plus âgé avait 84 ans. On estime que 63 Juifs ont été raflés dans l'Orne, 58 dans la Manche, 127 dans le Calvados, 67 dans l'Eure et 607 en Seine-Maritime. 

Après le décret du 29 mai 1942, les Juifs furent astreints à porter une étoile jaune à six branches, avec l'inscription "Juif" en noir. 

En octobre 1942, tous les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans sont recensés. 
Le 16 février 1943, le gouvernement de Vichy (Pierre Laval) décrète, pour tous les jeunes de classes 1940 (2e au 4e trimestre), 1941 et 1942, l'obligation de réaliser une période de travail en Allemagne. 

Dans les communes, l'opposition à ce Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) se manifestera de façons diverses, selon les conditions locales. 

A 15 km des côtes, ouvre un camp d'internement à Aurigny, sur les Iles anglo-normandes, où sont internés des Juifs mariés à des aryennes, des déportés politiques, des condamnés de droit commun, des résistants... 
Les premiers camps d’internement pour nomades ouvrirent en octobre 1940
Fin novembre, 1 400 nomades étaient internés dans 11 camps. 
Début 1941, 1 700 personnes étaient détenues dans 10 camps. 
En octobre 1941, 3 100 nomades étaient internés dans 15 camps. 
Selon Emmanuel Filhol, entre 6 000 et 6500 personnes nomades ont été internées en France, soit un quart de la communauté Tsigane. 

La L.V.F. (Légion des Volontaires Français) ouvre, sans grand succès, à Avranches, Granville et Villedieu, des locaux de recrutement pour l'engagement de jeunes Français dans la Wehrmacht.

Maurice Briens qui est le père de Louis Briens, est affecté depuis plusieurs semaines à la caserne Bellevue de Saint-Lô, au 8ème Régiment d'Infanterie.
(ci-dessus, Louis Briens qui ressemble à son papa)

Lorsque les Allemands occupent la Manche le 20 juin 1940, Maurice Briens s'enfuie vers la zone libre mais il est arrêté par les Allemands et il est fait prisonnier à Rennes, au Parc Expo. 

De là, une correspondance s'établit entre les époux Briens où la maman de Louis envoie régulièrement des colis et échangent des nouvelles. 

Ci-après, une correspondance entre les époux Briens (le courrier d'origine est entre les mains du fils de Maurice)
Source : AJPN, Wikipédia et Louis et Thérèse Briens 

 PS : d'autres documents "d'époque" de Marie-Thérèse Briens sont à venir

Aucun commentaire

Images de thèmes de Jason Morrow. Fourni par Blogger.